MONTAIGNE
"Que philosopher, c’est apprendre à mourir"
I
19
Les Essais
1595
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laissons ces fort ingénieuses fadaises.
Sénèque, Lettres, 117, 30.
tous, nous sommes poussés vers le même point, pour tous est agitée l'urne fatale, tôt ou tard en sortira notre billet, qui nous embarquera pour l'éternel exil.
Horace, Odes, II,III, 25-28.
elle est toujours suspendue au-dessus de nous, comme le rocher au-dessus de Tantale
Cicéron, De finibus, I, XVIII, 60.
les festins siciliens ne leur ménageront pas leur douce saveur, les chants des oiseaux et de la cithare ne leur ramèneront pas le sommeil.
Horace, Odes, III, I, 18-21.
Il s'enquiert de la route, il compte les jours, il mesure sa vie à la longueur des chemins, il est torturé par le mal à venir.
Claudien, Contre Rufin, II, 137-138.
lui qui veut marcher la tête tournée en arrière.
Lucrèce, IV, 474.
Ce qu'on a à éviter, jamais on ne s'y est, heure après heure, assez préparé.
Horace, Odes, II, XIII, 13-14.
J'aimerais mieux passer pour fou ou incapable, du moment que mes défauts me plaisent ou à tout le moins m'échappent, que d'être sage et d'enrager.
Horace, Épîtres, II, II, 126-128.
assurément il poursuit le fuyard sans épargner pour autant les jarrets et le dos apeuré d'une jeunesse non aguerrie.
Horace, Odes, III, II, 14-16.
Il a beau, se défiant du fer, s'enfermer dans l'airain, la mort en extraira sa tête ainsi remparée.
Properce, II, XVIII, 25-26.
dis-toi, de chaque jour, qu'il est pour toi le dernier à luire. Bienvenue sera l'heure de surcroît sur laquelle tu ne compteras pas.
Horace, Épîtres, I, IV, 13-14.
lorsque ma vie en fleur passait son gai printemps.
Catulle, LXVIII, 16.
Bientôt ce temps sera passé, et plus jamais on ne pourra le rappeler.
Lucrèce, III, 928.
Nul n'est plus fragile que l'autre; nul n'est plus assuré de ce qu'il sera demain.
Sénèque, Lettres, 91, 16.
Pourquoi, en cette courte vie, lancer hardiment mille projets?
Horace, Odes, II, XVI, 17-18.
Malheureux, ah! Malheureux, disent-ils, un seul jour ennemi m'enlève tous ces bienfaits de la vie:
Lucrèce, III, 911-912.
voilà que demeurent interrompus les travaux et les murailles de taille redoutable.
Virgile, Énéide, IV, 88.
quand je mourrai, puissé-je être détruit en pleine action.
Ovide, Amores, II, X, 36.
En cette affaire, on n'ajoute pas cette réflexion: «Et le regret de ces biens ne te demeurera pas davantage».
Lucrèce, III, 913-914.
bien plus, les hommes avaient jadis coutume d'égayer les banquets par des meurtres et de mêler aux repas les cruels spectacles de joutes à l'épée,
dont les combattants souvent tombaient jusque sur les coupes, inondant sans mesure les tables de leur sang.
Silius Italicus, XI, 51-54, cité par Juste Lipse, Saturnalium sermonum libri duo, I, VI
Hélas, quelle part de vie reste aux vieillards!
Maximianus, I, 16.
Ne l'ébranlent dans sa fermeté d'âme ni les regards d'un tyran menaçant, ni l'Autan roi des tempêtes qui agitent l'Adriatique, ni le bras puissant de Jupiter armé de sa foudre.
Horace, Odes, III, III, 3-6.
Je te tiendrai menotté et entravé sous la garde d'un cruel geôlier. – Quand je le voudrai, le dieu en personne me délivrera.
– Je crois qu'il entend pas là: je mourrai. La mort est l'universelle ligne d'arrivée.
Horace, Épitres, I, VXI, 76-79.
les mortels s'échangent mutuellement la vie, et, comme des coureurs, s'en transmettent le flambeau.
Lucrèce, II, 76 et 79.
La première heure qui nous a donné la vie l'a entamée.
Sénèque, Hercule furieux, v.874-875.
En naissant nous mourons, et la fin dépend de l'origine.
Manilius, IV, 16.
Que ne te retires-tu en convive rassasié de la vie?
Lucrèce, III, 951.
Pourquoi chercher à lui ajouter encore un temps qui doit à son tour se perdre misérablement et s'évanouir tout entier sans plaisir?
Lucrèce, III, 954-955.
vos pères n'en ont pas vu d'autre, et vos petits-enfants n'en apercevront pas d'autre.
Manilius, I, 522-523.
Nous tournons dans le même cercle où nous sommes à jamais enfermés.
Lucrèce, III, 1093.
Et l'an s'enroule, repassant sur ses propres traces.
Virgile, Géorgiques, II, 402.
car il n'est rien que je puisse encore fabriquer et inventer pour te plaire; tout est toujours pareil.
Lucrèce, III, 957-958.
tu peux bien vaincre les siècles en vivant ce que tu veux; la mort pourtant, elle, n'en demeurera pas moins éternelle.
Lucrèce, III, 1103-1104.
ne sais-tu pas que, dans la vraie mort, il n'y aura nul autre toi-même, qui puisse, vivant, te plaindre mort et, debout, te pleurer gisant?
Lucrèce, III, 898-900.
Et en fait il n'est personne qui alors redemande son être et sa vie, et aucun regret de nous-même ne nous touche.
Lucrèce, III, 932 et 935.
Il nous faut penser que la mort est bien moins encore pour nous, s'il peut y avoir moins ce qui n'est rien à nos yeux.
Lucrèce, III, 939-940.
regarde, en effet, combien ne nous est rien la durée infinie du temps qui nous a précédés.
Lucrèce, III, 985-986.
Toutes choses te suivront dans le trépas.
Lucrèce, III, 981.
car nulle nuit n'a succédé au jour, nulle aurore la nuit, sans entendre, mêlés aux douloureux vagissements, les pleurs compagnons de la mort et des noires funérailles.
Lucrèce, I, 578-580.
Cicéron dit que philosopher...
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...notre aise,...
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...sans sentiment de douleur...
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...jeunes et les vieux laissent la vie...
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J'aimerais mieux passer pour fou...
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il n'est rien de quoi
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Malheureux, ah! Malheureux,...
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...tiens plus si fort aux commodités...
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Notre religion n'a point eu...
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Si vous n'en n'avez su user,...
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...du temps qui nous a précédés.
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...qui nous font plus de peur qu'elle...
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